L’article a pour but d’identifier les facteurs influençant le pronostic à long terme après la réparation chirurgicale d’une fistule obstétricale, établir un système de classification basé sur le pronostic et examiner les changements de la qualité de vie après l’opération.
Méthodes
Une étude rétrospective de 308 femmes ayant subi une réparation de fistule obstétricale à l’hôpital Saint Jean de Dieu, Tanguiéta, Bénin, entre 2008 et 2016, et qui ont été soutenues par un modèle de gestion multidisciplinaire. Tous les participants venaient des zones rurales du Burkina Faso. Les femmes ont passé des entretiens avant, immédiatement après et 2, 4-6 et 12 mois après l’opération pour évaluer leur état clinique et leur statut socio-économique et psychologique.
Résultats
Dans l’ensemble, les fistules de 230/274 femmes (83,9 %) ont été considérées comme étant réparées après 12 mois. Les facteurs associés aux mauvais résultats de la réparation comprenaient la présence de tissu sclérotique (rapport de cotes [OR], 0,25 ; intervalle de confiance [IC] de 95%, 0,11-0,53) et les complications peropératoires (OR, 0,16 ; IC de 95%, 0,07-0,39). Les femmes ayant subi avec succès une opération chirurgicale avaient une meilleure qualité de vie que les femmes souffrant d’une fistule non réparée (score Ditrovie, 1,1 contre 3,9 ; P<0,001).
Conclusion
Le modèle multidisciplinaire de Tanguiéta pour la gestion de la fistule obstétricale a permis de fermer la fistule avec succès, facilitant ainsi la réintégration sociale à long terme des femmes et améliorant leur qualité de vie.