L’OMS estime à 50 000 – 100 000 nouveaux cas de fistules obstétricales (FO) par an dans le monde. Au Cameroun on estime que plus de 22 000 femmes souffrent de FO. Cette pathologie est responsable de complications anatomiques, fonctionnelles et sociales. Cette étude visait à analyser les connaissances, attitudes et pratiques des professionnels de la communication vis-à-vis des FO.
Méthodologie
Il s’agissait d’une étude CAP analytique multicentrique dans vingt-trois structures médiatiques de Yaoundé en 2016. Les moyennes et les fréquences ont été calculées, le rapport de cote (Odds ratio) a été utilisé avec un intervalle de confiance de 95% pour quantifier la force des différentes influences. Une différence entre deux groupes était considérée comme statistiquement significative si la valeur p était ˂ 0,05.
Résultats
Parmi 101/133 communicateurs qui avaient été informés seuls 45,11% avaient des connaissances satisfaisantes. Ces connaissances influençaient les communicateurs du secteur public à adopter des attitudes satisfaisantes face aux fistules obstétricales (OR :8,3[1,6-41,5] ; p = 0,01). La proportion des attitudes satisfaisantes des communicateurs face aux fistules obstétricales était de 78,22% et celle des pratiques était de 18,81%. Les connaissances n’avaient pas d’influence sur les pratiques quel que soit le secteur de pratique.
Conclusion
La prise en charge des fistules obstétricales au Cameroun souffre des limites des connaissances, des attitudes et des pratiques des communicateurs de masse. Ceci justifie la nécessité d’impliquer les communicateurs formels dans l’éducation de la population pour un meilleur relais des messages de prévention et le traitement précoce des fistules obstétricales.